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La guerre populiste contre les services de renseignements

ATLANTA – En dépit de son envie de vengeance apparemment sans limites, ce serait une erreur d'interpréter la décision du Président des États-Unis Donald Trump de retirer l'habilitation de l'ancien directeur de la CIA John Brennan comme étant simplement sa dernière vendetta pour crime de lèse-majesté. Sans aucun doute, Brennan a quasiment étiqueté Trump et son comportement, notamment ses relations russes, comme représentant une menace envers la sécurité nationale. Mais le coup de Trump revient à lui rendre plus que la monnaie de sa pièce. Ce tout dernier choc dans son attaque de deux ans sur la communauté du renseignement, sa gifle adressée à Brennan présage une suite à ses tentatives de mise au pas de ses agences de renseignements.

Fait plus sinistre pour la santé des démocraties occidentales, d'autres populistes suivent l'exemple de Trump. En Europe, une coalition de partis de droite, qui se retrouvent à présent au pouvoir, s'en prennent aux anciens opposants du gouvernement, qui ont surveillé et jugulé leur extrémisme des décennies durant.

En Autriche, les dirigeants populistes du pays intimident, musellent et purgent les services de renseignements du pays. En février, sur des ordres du ministre de l'Intérieur populiste, la police autrichienne a fait une descente dans la principale agence de renseignements du pays - l'organisation même qui était chargée de surveiller l'extrémisme de droite. (Il faut rappeler que le Parti de la liberté d'Autriche, partenaire de la coalition au sein du gouvernement du Chancelier autrichien Sebastian Kurz, a été fondé par d'anciens officiers SS).

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