Kurdish soldier in Raqqa Bulent Kilic/Getty Images

Les faux pas de Trump au Moyen-Orient

DENVER – Six mois de présidence Trump révèlent non seulement l’insuffisance des accomplissements du gouvernement américain sur le plan intérieur, mais également la mise en œuvre d’une politique étrangère approximative, qui crée un paysage géopolitique au sein duquel se multiplient de véritables poudrières. C’est au Moyen-Orient qu’apparaissent le plus clairement les conséquences de l’incapacité presque délibérée de Trump à saisir la complexité des problématiques, ainsi que sa démarche obsessionnelle consistant à anéantir systématiquement l’héritage légué par son prédécesseur Barack Obama.

Songez aux frappes de missiles de croisière ordonnées par le président Trump au mois d’avril contre la base aérienne syrienne de Shayrat, en réponse à l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad. Au-delà d’une justification humaniste peu convaincante, l’unique raisonnement de Trump à l’appui du déploiement des capacités militaires américaines semble résider dans le fait qu’après avoir fixé une fameuse « ligne rouge » contre l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, Obama n’ait pas répondu militairement à l’attaque chimique ordonnée par le régime d’Assad dans la Ghouta orientale en 2013.

Trump ne s’est pas intéressé aux efforts diplomatiques déployés au lendemain de cette attaque. Puis, à l’occasion du sommet du G20 organisé début juillet à Hambourg, en Allemagne, le président américain a fait savoir que les États-Unis envisageaient de se joindre d’une manière ou d’une autre aux forces russes pour imposer un cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie, dans l’espoir que cette démarche se propage à d’autres régions du pays, et pose en fin de compte les bases d’un processus de paix.

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