kofi annan african green revolution Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Sur les traces de Kofi Annan, poursuivons la révolution verte en Afrique !

GENEVE – Au cours d'une vie et d'une carrière remarquables, Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONU décédé en août, s'était fait le héraut de nombreuses causes d'importance mondiale. Originaire du Ghana, il a toujours estimé avoir une responsabilité spécifique à l'égard de l'Afrique, notamment en ce qui concerne la lutte contre la faim et le développement de l'agriculture pour favoriser la croissance.

Il se demandait pourquoi, alors qu'elle bénéficie de sols fertiles et d'eau douce en abondance, une grande partie du continent n'a pas réussi à faire de l'agriculture un outil de développement efficace. Il a même commandé une étude à l'ONU pour déterminer pourquoi l'Afrique n'a pas accompli sa "révolution verte", contrairement à l'Asie et à l'Amérique latine qui sont parvenues ainsi à extraire des millions de gens de la pauvreté et à accélérer leur transformation économique.

Le résultat de cette étude est sans ambiguïté : les paysans africains pourraient répondre aux besoins nutritionnels du continent, mais ils ne peuvent y parvenir à eux seuls. En conclusion, Annan a appelé à "une révolution verte spécifiquement africaine" destinée à améliorer la production agricole. C'est ce qui a donné naissance au Forum pour une révolution verte en Afrique (AGRF, African Green Revolution Forum), l'une des plateformes les plus importantes pour l'agriculture africaine. Cette dernière a parcouru du chemin depuis 2010, année de la première réunion du Forum à Accra sous la présidence d'Annan, car la plupart des pays du continent placent aujourd'hui l'agriculture au centre de leur politique socio-économique.

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