Javier Solana, a former EU high representative for foreign affairs and security policy, secretary-general of NATO, and foreign minister of Spain, is President of EsadeGeo – Center for Global Economy and Geopolitics and Distinguished Fellow at the Brookings Institution.
MADRID – Dans son bien connu « trilemme politique de l’économie mondiale », Dani Rodrik, économiste à Harvard, affirme que l’intégration économique mondiale, les États-nations et la démocratie sont trois éléments qui ne peuvent coexister. Tout au plus pouvons-nous combiner deux d’entre eux, mais c’est toujours aux dépens du troisième.
Il n’y a pas si longtemps, ce qu’on nomme le « consensus de Washington », insistant sur la libéralisation et les privatisations, dominait encore la politique économique mondiale. Si la crise financière de 2008 a terni sa crédibilité, les pays du G20 n’en sont pas moins rapidement tombés d’accord pour éviter les politiques protectionnistes, contre lesquelles s’élevait précisément le consensus.
Pendant ce temps, l’Union européenne demeurait (et demeure) la seule expérience démocratique au niveau supranational – fière de ses progrès prometteurs, quoique obérée de ses multiples défauts. En d’autres termes, c’est arrimée aux États-nations que l’intégration économique jouissait encore de la faveur générale, tandis que la dynamique des marchés internationaux reléguait la démocratie à un plan secondaire.
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