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Repenser le financement du climat pour les pays en développement

CAMBRIDGE – En accordant une interview au Financial Times lors du Sommet pour un nouveau Pacte mondial de financement les 22 et 23 juin à Paris, le président kenyan William Ruto a appelé à la création d'une « banque mondiale verte » qui aiderait les pays en développement à atténuer les effets du changement climatique sans pour autant aggraver davantage leurs niveaux de dette déjà non viables. Cette proposition bienveillante et importante doit être prise en compte par les pays riches, s'ils veulent vraiment lutter contre le changement climatique, favoriser la paix et promouvoir la prospérité en Afrique et dans le reste du monde en développement.  

Jusqu’à récemment, les seules conditions de négociation des économies en développement étaient leurs ressources naturelles abondantes et leur main d’œuvre bon marché. Mais le changement climatique a renforcé le pouvoir de négociation des pays à faible revenu et modifié la dynamique des relations Nord-Sud. Les pays en développement ne sont plus prêts à être contraints de s’endetter massivement pour financer le développement vert, surtout lorsque des alternatives moins chères sont disponibles.

Les efforts continus des pays riches visant à persuader les pays à faible revenu d'attribuer une valeur plus élevée au bien commun mondial qu'ils ne l'ont fait eux-mêmes sont voués à l'échec. Bien que les incitations concordent dans certains cas, avec l'aide de la baisse des coûts de l'énergie solaire et éolienne, les économies en développement trouvent souvent beaucoup plus rentable de suivre les traces des économies avancées et de compter sur les technologies des combustibles fossiles.

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