subramanian_ BRICSHandoutAnadolu Agency via Getty Images_modi brics BRICS/Handout/Anadolu Agency via Getty Images

L'Inde devrait quitter les BRICS

WASHINGTON – Les dirigeants les plus puissants de la planète se retrouvent ce samedi à New Delhi, une réunion qui marque le point d’orgue de la présidence indienne du G20. Si ces sommets ont accompli peu de choses depuis leurs premiers succès, à la suite de la crise financière mondiale de 2008, l’édition 2023 compte néanmoins pour l’Inde, et l’on peut y voir deux raisons.

Premièrement, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a fait de la présidence du G20 par son pays une grande affaire de politique intérieure, en impliquant toute l’Inde dans les préparatifs de la réunion. Partout dans le pays sont placardées des affiches représentant Modi, et il est clair que celui-ci entend présenter l’Inde comme un acteur clé de la scène mondiale. Plus les Indiens seront persuadés que leur pays est un vishwaguru (un précepteur du monde), plus grandes seront les chances pour le parti au pouvoir de remporter des élections régionales, qui auront lieu bientôt, et surtout les élections générales, qui se tiendront l’année prochaine.

Deuxièmement, l’Inde est confrontée à un choix stratégique majeur après la décision des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) d’accueillir l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Éthiopie, l’Égypte, l’Argentine et les Émirats arabes unis. Les BRICS souffraient jusqu’alors d’une anomalie de conception et de leur inefficacité (par conséquent leur innocuité) opérationnelle.

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