acemoglu64_GIANLUIGI GUERCIAPOOLAFP via Getty Images_brics GIanluigi Guercia/Pool/AFP via Getty Images

La mauvaise expansion des BRICS

BOSTON – On pourrait croire à première vue que l'extension du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) jusqu'à l'Arabie saoudite, l'Iran, les Émirats arabes unis, l'Éthiopie, l'Égypte et l'Argentine soit une bonne idée. Un BRICS+ fort de 11 participants pourrait être plus représentatif des économies émergentes du monde, fournissant ainsi un contrepoint bienvenu à l'hégémonie américaine.

Pourtant à bien des égards, l'élargissement annoncé représente une occasion manquée de taille. Le monde n'a pas besoin que d'autres pays tombent sous l'influence de la Chine et de la Russie, ni qu'ils s'alignent contre les États-Unis. Il faudrait plutôt qu'un troisième groupe véritablement indépendant vienne contrebalancer l'axe Chine-Russie et la puissance américaine.

Parce que l'élargissement ne comprend que des pays qui ont déjà des relations amicales avec la Chine, les BRICS+ sont sur le point de devenir tout bonnement un nouvel outil de la diplomatie chinoise. Plutôt que de représenter les intérêts des économies émergentes, ce groupe va permettre à la Chine de participer davantage à ces dernières. Très probablement, cela se fera au détriment de leurs travailleurs et des gens, car les investisseurs étrangers chinois ont tendance à tolérer – ou même à encourager – la corruption, une transparence réduite et des mégaprojets dispendieux financés par des prêts difficiles à restructurer.

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