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Quel avenir pour les politiques monétaires non conventionnelles ?

SYDNEY – La Banque des règlements internationaux (BRI), le club des directeurs de banque centrale de Bâle en Suisse, vient de remettre une évaluation approfondie des politiques monétaires non conventionnelles - qui sont devenues la norme dans de nombreux pays depuis la crise financière de 2008. Il ne faut donc pas s'étonner si le rapport qui en résulte, compilé par un comité de directeurs de banques centrales qui critiquent la qualité de leur propre travail rendu, ne constate que de rares problèmes. Fort bien, le système financier a été sauvé, après tout. Mais une question plus importante est de savoir si - et dans quelle mesure - les politiques non conventionnelles demeurent appropriées dans un monde post-crise.

En 2008, la tâche principale des responsables politiques consistait à empêcher l'effondrement du secteur financier et à stabiliser l'économie. Les politiques conventionnelles se sont avérées insuffisantes et il est devenu évident que d'autres mesures étaient nécessaires pour résoudre immédiatement la crise financière. La plus importante de ces mesures fut l'assouplissement quantitatif (QE), par lequel la banque centrale achète des actifs afin d'injecter des liquidités dans le système financier.

En novembre 2008, au plus fort de la crise, la Réserve fédérale américaine a commencé à acheter des titres sur le marché hypothécaire gelé. Le QE1 (quantitative easing 1, ou première vague d'assouplissement quantitatif), a été couronnée de succès : le crédit hypothécaire a bientôt été relancé, ce qui a soutenu le marché du logement paralysé et de nombreux emprunteurs ont été en mesure de refinancer leurs prêts à des taux d'intérêt beaucoup plus bas.

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