79b4210346f86f680ec1bd05_tb0126c.jpg

Les limites de l’offensive de charme de la Chine

BRUXELLES – Pour beaucoup d’Occidentaux, la Chine semble s’être métamorphosée d’un pays qui « gère les affaires avec sang-froid et garde un profil bas », selon la formule de Deng Xiaoping, en un pays qui ne recule pas devant une série de confrontations internationales. Condamner le responsable d’une société minière australienne à dix ans de prison, obliger Google à se retirer du pays, snober l’Union européenne lors d’un sommet important et permettre à un fonctionnaire chinois de rang intermédiaire d’agiter son index en signe de dénégation devant le président Obama lors du Sommet sur le climat de Copenhague ne sont pas la meilleure manière de convaincre vos partenaires de vos intentions constructives.

Il n’est pas non plus rassurant de rappeler que la Chine a jusqu’à présent obstinément tenu à minimiser les sanctions à l’encontre de l’Iran, qu’elle investit massivement dans des systèmes militaires offensifs, et qu’elle blâme les dirigeants occidentaux pour leur politique financière irresponsable et leurs mesures protectionnistes. Mais cette énumération n’a pas tellement pour objectif d’illustrer le comportement rétif de la Chine que de souligner le dilemme devant lequel elle se trouve : si elle se comporte comme une puissance « normale », le monde oubliera les centaines de millions de personnes qu’elle doit encore sortir de la pauvreté.

Les autorités chinoises semblent conscientes de ce dilemme et ne tiennent pas à être entraînées dans une concurrence effrenée avec l’Occident ou les pays limitrophes. Lors du dernier Congrès national du Peuple, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a précisé que la Chine ne devait pas avoir d’ambitions qui dépassent ses moyens et que la République populaire avait encore besoin de stabilité si elle voulait être en mesure d’offrir une vie décente à l’ensemble de ses citoyens.

https://prosyn.org/7h6AEyPfr