hill95_NATALIA KOLESNIKOVA_AFP_Getty Images NATALIA KOLESNIKOVA/AFP/Getty Images

Poutine va trop loin

DENVER – La politique étrangère du Kremlin semble de plus en plus reposer sur le présupposé que tous les pays sont aussi corruptibles que la Russie de Vladimir Poutine. Cela a été évident tout dernièrement dans les efforts prétendus de la Russie en vue de miner un accord entre la Grèce et son petit voisin du Nord, la République de Macédoine, à propos du nom de ce dernier. En supposant que les Macédoniens approuvent le référendum du 30 septembre, leur pays sera dorénavant connu sous le nom de « République de Macédoine du nord ».  

Cet accord n'a pas été facile à conclure. Cette dispute typiquement balkanique entre la Grèce et la Macédoine remonte au moins à 1991, lorsque la Macédoine, qui était alors l'une des plus pauvres républiques de Yougoslavie, a déclaré son indépendance et a adopté le nom « République de Macédoine ». Cette dénomination allait continuer d'avoir des conséquences significatives pour ce nouveau pays de 2,1 millions d'habitants.

Parce la région du Nord de la Grèce est également formellement connue sous le nom de Macédoine, les deux pays se sont retrouvés dans une dispute de plusieurs décennies quant au nom du nouveau pays. La Grèce a mis son veto aux demandes d'adhésion de la République de Macédoine à des alliances occidentales et à des établissements multilatéraux, alors même que ses voisins bulgares et albanais ont été acceptés au sein de l'OTAN - et dans le cas de la Bulgarie, au sein de l'Union européenne. Ce pays a été admis aux Nations Unies en 1993 sous la dénomination provisoire : « Ancienne République yougoslave de Macédoine. »

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