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Les réveils difficiles de l'autoritarisme

VARSOVIE – Les élections présidentielles turques ce mois-ci, que suivront en octobre celles de la Diète polonaise, pourraient s’inscrire dans une tendance annoncée en 2020 avec la victoire de Joe Biden contre Donald Trump aux États-Unis et confirmée l’année suivante par le triomphe de Luiz Inácio Lula da Silva au Brésil contre Jair Bolsonaro. Ces deux derniers scrutins apparaîtraient alors comme les puissantes prémisses du reflux de la marée populiste.

Le succès dans les urnes n’est pourtant qu’un premier pas vers la victoire des forces démocratiques. Car ce n’est qu’après la chute d’un gouvernement autoritaire que peut commencer le véritable travail de reconstruction institutionnelle.

Mais comment celles et ceux qui dirigent ce processus peuvent-ils réussir lorsque des forces politiques de premier plan refusent d’accepter les principes mêmes d’un système électoral concurrentiel ? Nous entrons là en territoire inconnu, ou à peu près. Ce qu’on a nommé la « troisième vague » de démocratisation, à la fin du xxe siècle, comprend presque exclusivement ce que nous pourrions appeler des transitions « coopératives ». Que les forces politiques qui soutenaient le régime tombé aient négocié la transition ou aient été chassées du pouvoir, elles ont accepté – et parfois même soutenu – le nouvel ordre démocratique.

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