Disinfecting schoolroom RJASPOLO?AFP/Getty Images

L’Éternel retour de la peste

NORMAN, OKLAHOMA – « Une effrayante épidémie de peste frappe Madagascar ». Ce titre récent d’un article du New York Times semblait sortir du scénario d’un film catastrophe. L’épidémie qui s’est déclarée à Madagascar est bien la peste pourtant, et n’a rien à voir avec une quelconque apocalypse hollywoodienne. La maladie a pour agent le bacille Yersinia pestis, et sa forme bubonique est la plus commune.

Pour la plupart des gens, « la peste » convoque les images médiévales de la Peste noire, terribles, et vaguement rassurantes aussi, dans le monde développé, car elles appartiennent au passé. Depuis quelques années pourtant, grâce aux travaux de généticiens, d’archéologues et d’historiens, nous savons que la civilisation humaine et la peste ont une relation plus profonde et plus intime que nous ne le pensions jusque-là. Les leçons tirées de ces rapports historiques pourraient transformer la façon dont nous concevons aujourd’hui la santé publique à l’échelle mondiale.

Toutes les maladies infectieuses sont causées par des agents pathogènes – bactéries (le bacille en est une), virus, protozoaires et parasites – capables d’ébranler nos systèmes immunitaires suffisamment longtemps pour provoquer la maladie. Ces organismes sont le produit de leur propre évolution biologique, et l’histoire de la propagation de la peste constitue peut-être (avec celle du VIH), la biographie la plus détaillée d’un agent pathogène dont dispose la science.

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