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L'hubris trouve en Israël sa némésis

TOLÈDE – Le talent politique destructeur du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, sa « magie », qui l’a maintenu pendant vingt-cinq ans au pouvoir, devait tôt ou tard déboucher sur une tragédie. Voici un peu moins d’un an, il formait le gouvernement le plus radical et incompétent de l’histoire d’Israël. « Ne vous inquiétez pas – assurait-il à ses détracteurs –, je tiens fermement la barre, des deux mains ».

Mais en excluant tout règlement politique en Palestine et en affirmant, sans autre forme de procès, dans sa déclaration de principe, valant comme accord de coalition, que « le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur toutes les régions de la terre d’Israël », le gouvernement fanatique de Nétanyahou rendait inévitable un bain de sang.

Certes, le sang a coulé en Palestine, même lorsque des hommes qui cherchaient la paix, comme Yitzhak Rabin ou Ehoud Barak étaient en fonctions. Mais Nétanyahou a imprudemment incité à la violence en payant à n’importe quel prix le soutien de ses partenaires de coalition. Il les a laissés s’octroyer les terres palestiniennes, étendre les colonies illégales de peuplement, piétiner les sensibilités musulmanes en paradant aux alentours des mosquées sur le mont du Temple et encourager le fantasme suicidaire de la reconstruction du Temple biblique de Jérusalem (à elle seule la voie toute tracée vers ce qui pourrait devenir la mère de tous les djihads musulmans). Dans le même temps, il a écarté la direction palestinienne plus modérée de Mahmoud Abbas en Cisjordanie tandis qu’il laissait en réalité le Hamas radical se renforcer à Gaza.

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