La Démocratie peut-elle vaincre le terrorisme ?

Le gouvernement Bush a proposé trois raisons principales pour se lancer dans la guerre contre l’Irak. Une seule de ces raisons reste crédible : la nécessité de transformer le Moyen-Orient grâce à la démocratie en sapant ainsi le soutien dont jouissent les terroristes. Cet argument a-t-il cependant un meilleur fondement dans la réalité que les déclarations précédentes du gouvernement sur la menace « imminente » que représentaient les armes de destruction massive ou que le soutien supposé de Saddam Hussein à Al Qaida ?

Les inspecteurs ayant déterminé après l’invasion que les stocks d’ADM n’existaient pas, les agences centrales de renseignement étant maintenant convaincues que l’effet direct de la guerre en Irak a été de renforcer le recrutement pour Al Qaida à travers le monde arabe, le gouvernement Bush met évidemment l’accent sur la question de la démocratie. En effet, c’est devenu le thème dominant du second mandat de M. Bush. Comme le déclarait récemment le secrétaire d’État Condoleezza Rice dans un discours fait au Caire, « la liberté et la démocratie sont les seuls idéaux suffisamment puissants pour dépasser la haine, les divisions et la violence ».

Les cyniques perçoivent cela comme un argument de convenance, qui a uniquement acquis un certain poids parce que les deux autres raisons justifiant la guerre se sont effondrées. Les sceptiques mettent surtout en cause la validité des arguments du gouvernement établissant le lien entre la démocratie et la réduction du terrorisme. Après tout, ce sont citoyens britanniques appartenant à l’une des plus vieilles démocraties au monde qui ont récemment lancé des attaques terroristes dans Londres. Tout comme ce fut un citoyen américain qui lança la pire attaque terroriste contre les États-Unis avant le 11 septembre 2001.

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