hun_sen3_TANG_CHHIN_SOTHY_AFP_Getty_Images TANG CHHIN SOTHY/AFP/Getty Images

Le Cambodge paye le prix fort de plus de 30 ans de dictature

PARIS – Le 4 avril, les associations internationales d'acheteurs dans le secteur du textile, de la chaussure, des articles de sports et de voyage ont envoyé une lettre au Premier ministre Hun Sen au sujet du peu de respect du droit des travailleurs et des violations des droits humains au Cambodge. L'exemption de taxes douanières dont bénéficient les exportations du Cambodge à destination du vaste marché de l'UE (accordée dans le cadre de l'initiative européenne "Tout sauf les armes") pourrait être suspendue en raison de ces violations. Ces associations préviennent : si cette suspension, ainsi que celle d'autres accords commerciaux préférentiels, devient effective et permanente, leur secteur, mais également toute l'économie du pays, en souffrira.

Hun Sen prétend que la communauté internationale cible injustement le Cambodge. Ce n'est pas exact, car les pressions de plus en plus fortes sur le pays se font dans le cadre d'une évolution générale qui se traduit par la prise en compte croissante des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) par les investisseurs internationaux.

Nous n'en sommes plus à l'époque où ses derniers considéraient comme un atout de mauvais résultats dans ces domaines. Les administrateurs des fonds de retraite et des fonds d'investissement veulent que les entreprises auxquelles ils apportent des capitaux aient un fonctionnement éthique et transparent qui ne risque pas de porter atteinte à leur réputation. De plus en plus, les décisions d'investissement dans les fonds des pays émergents sont précédées d'un examen rigoureux des ESG - examen qui ne peut être que défavorable à Hun Sen qui impose depuis 34 ans sa dictature au Cambodge.

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