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Le Printemps arabe dix ans plus tard

TEL AVIV – Lorsque le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu à Sidi Bouzid en Tunisie, le 17 décembre 2020, il n’aurait jamais pu imaginer toutes les conséquences de son geste de désespoir. En déclenchant une vague de révolte populaire dans l’ensemble du monde arabe, il est devenu le symbole de la plus profonde transformation connue par la région depuis la décolonisation.

La révolution du jasmin est d’abord survenue en Tunisie, conduisant à l’éviction de son président de longue date, Zine el-Abidine Ben Ali. La révolte a rapidement gagné les autres pays arabes, dont ont également été chassé les dictateurs Hosni Moubarak en Égypte, Mouammar Kadhafi en Lybie, et Ali Abdallah Saleh au Yémen.

En Syrie, le président Bachar el-Assad est parvenu à conserver le pouvoir – au prix d’une plongée du pays dans une terrible guerre civile qui a fait plus d’un demi-million de morts, contraint à l’exil plusieurs millions de Syriens, et fait plusieurs millions de déplacés au sein du pays. Le conflit a par ailleurs replacé la Syrie sous l’influence russe, et fait de ce territoire un champ de bataille entre Iraniens et Israéliens.

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