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La stratégie économique va-t-elle réussir ?

Frappés par la même crise sanitaire, les gouvernements réagissent de manière remarquablement proche aux difficultés économiques qui en découlent. D’une ampleur inhabituelle, les mesures publiques cherchent à protéger l’activité et les salariés, pour permettre une sortie de crise rapide. Mais les dégâts seront inévitablement nombreux.  

PARIS – L’Insee estime que la chute d’activité économique induite par la crise sanitaire est aujourd’hui de 35% et que la baisse de la consommation des ménages est d’une ampleur comparable. Chaque mois de confinement implique ainsi une réduction de 3% du PIB annuel. Et la situation est pire dans certains secteurs : la production marchande est en baisse de 40%, la production manufacturière s’est contractée de 50% et plusieurs secteurs de services sont complètement à l’arrêt. Les évaluations sont similaires pour l’Allemagne et le Royaume-Uni, et l’impact de la crise sanitaire sera certainement plus marqué dans les pays où le secteur public est plus petit.

Parce qu’une récession de cette ampleur peut, en quelques semaines, faire disparaître des établissements florissants, les gouvernements réagissent d’une manière remarquablement similaire. Pour éviter les faillites, ils apportent de la liquidité aux entreprises avec des garanties de crédit de grande ampleur et un décalage dans le temps du paiement des prélèvements fiscaux et sociaux (dont une bonne part risque de n’être jamais recouvrée). L’Allemagne, par exemple, a mis en place des garanties de crédit de 400 milliards d’euros afin que les banques maintiennent et accroissent leurs prêts aux entreprises ; en France, c’est 300 milliards, à peu près la même chose en proportion du PIB. Dans l’ensemble, les dispositifs de liquidités publiques prévus pour les entreprises et les salariés de la zone euro équivalent à 13% du PIB. 

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