Recrudescence de la tension entre Taïwan et la Chine

Pour apaiser le courroux de la Chine après sa visite privée à Taïwan cet été avant qu'il ne devienne Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong a déclaré que son pays ne soutiendra pas Taiwan si l'île proclame son indépendance de la Chine continentale. D'après lui, aucun pays ne réagira autrement.

Ce coup bas diplomatique est survenu presque au même moment où Taiwan s'est vu refuser pour la trentième fois de retrouver son siège à l'ONU dont elle a été expulsée en 1971, lors de l'admission de la Chine. Les athlètes taïwanais ont participé aux récents JO en Grèce, mais les publicités de soutien à leur équipe ont été enlevées au moment de leur arrivée à l'aéroport d'Athènes. Au retour d'un voyage dans trois pays alliés d'Amérique centrale, l'entourage du Premier ministre Yu Shyi-kun a été contraint à un transit par Okinawa pour échapper au typhon Aere, entraînant une protestation de la Chine auprès du gouvernement japonais.

Les actions symboliques constituent une part importante d'une politique incessante de la Chine visant à isoler Taiwan sur la scène international. Pour manifester son mécontentement de la visite de Lee Hsien Loong à Taïwan, le gouvernement chinois a menacé Singapour de remettre en cause un accord bilatéral de libéralisation des échanges commerciaux. Commentant la candidature de Taïwan à l'ONU, le porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères, Kong Quan, a demandé que Taïpeh mette fin à sa politique "des deux Chine".

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