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Il faut changer d'échelle dans la lutte contre le réchauffement climatique

PEKIN – Le récent Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à l'initiative du président français Emmanuel Macron s'est conclu par la présentation d'une feuille de route. Néanmoins, les réformes proposées ne permettront sans doute pas de réunir suffisamment de capitaux privés pour s'adapter au réchauffement climatique. Raison essentielle : cette feuille de route ne prend pas en compte les obstacles qui empêchent les fonds de pension et autres grands investisseurs internationaux de coopérer avec les banques multilatérales de développement (BMD). Les dispositions visant à mutualiser les risques liés aux devises étrangères et à augmenter les garanties concernant ces risques sont utiles, mais très probablement insuffisantes face aux besoins.

Seule une petite partie du financement mondial de la lutte contre le changement climatique va aux pays en développement. C'est là un problème majeur. Selon l'Agence internationale de l'énergie, pour parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2050, les dépenses d'investissement dans les énergies propres de ces pays doivent augmenter de moins de 150 milliards de dollars en 2020 à plus de 1 000 milliards de dollars par an d'ici 2030. D'autres estimations sont encore plus élevées.

Quelques 70 % de ces investissements dans les énergies propres devront provenir du secteur privé. Or s'il finance 81% des investissements verts dans les pays à revenu élevé, sa contribution est de seulement 14 % dans les pays en développement où les coûts de financement peuvent être jusqu'à 7 fois plus élevés.

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