adelman5_ PARKER MICHELS-BOYCEAFP via Getty Images_statue removed Parker Michels-Boyce/AFP via Getty Images

L’histoire et ses guerres nouvelles

PRINCETON – Les conflits autour des symboles nationaux et des récits qu’ils illustrent passent à la vitesse supérieure tandis que le mouvement qui porte à déboulonner les statues et à renommer les institutions s’étend au-delà des cas les plus patents d’un Cecil Rhodes, d’un Woodrow Wilson ou encore des généraux confédérés et d’un Leopold II de Belgique.

Le British Museum a par exemple caché aux regards le buste, autrefois bien en vue, de son fondateur, sir Hans Sloane, qui fut aussi propriétaire d’esclaves. « Nous l’avons descendu de son piédestal » a commenté le directeur du musée, Hartwig Fischer. À peine une semaine auparavant, dans l’élégant 6e arrondissement parisien, une statue de Voltaire, « graffitée », avait été enlevée par les services municipaux pour sa propre protection. 

Partout, semble-t-il, des objets culturels autrefois cachés en pleine lumière voient leurs liens avec l’empire colonial ou avec l’esclavage scruté avec une attention nouvelle. Pourtant, même lorsqu’auront été enlevés ceux dont on estime qu’ils doivent disparaître, on n’en terminera pas avec la « grande prise de conscience » (Great Reckoning).

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