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Macron et l'avenir de la Françafrique

LE CAIRE – Début mars, le président français Emmanuel Macrons'est rendu dans quatre États africains – le Gabon, l'Angola, le Congo et la République démocratique du Congo – dans la région du Golfe de Guinée, riche en ressources naturelles. Le voyage, son 18e en Afrique, visait à contrer l'offensive de charme de la Chine et de la Russie sur le continent : les deux pays renforcent leur présence dans des endroits autrefois considérés comme faisant partie de la sphère d'influence de la France – le pré carré français.

Avant d'entamer cette tournée, Macron a avoué en toute franchise que la France était dans une « période de transition » avec ses partenaires africains, alors qu'elle s'efforçait de développer des relations basées sur davantage que de la simple sécurité. Mais il a rapidement ajouté qu'aucune des six bases militaires françaises sur le continent ne serait fermée dans le cadre de ce rééquilibrage, soulignant les défis auxquels les pays africains sont confrontés pour démêler la croissance économique et les objectifs de développement des préoccupations de sécurité, auxquelles ils sont depuis longtemps subordonnés.

L'insistance de Macron sur la nécessité de maintenir la présence militaire de la France en Afrique (même si son empreinte est moindre) contraste fortement avec les points de vue des jeunes Africains, qui sont de plus en plus opposés à la présence militaire étrangère sur le continent. Curieusement, les Français sont plus d'accord avec les Africains qu'avec leur propre président : un récent sondage de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) a révélé que 55 % des Français sont favorables à la fermeture des bases militaires de leur pays en Afrique.

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