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La question militaire en Amérique latine

BUENOS AIRES – En 2009 l’Amérique latine a réussi une prouesse pourtant passée inaperçue : la crise économique mondiale l’a touchée de manière moins radicale que les autres régions. Mais les dangers et les points faibles de cette région ont empiré d’un point de vue politique et institutionnel.

En effet, cependant que les diverses élections présidentielles et législatives tenues dans cette région ont confirmé – à chaque fois au-delà du résultat – l’engagement de la population pour le pluralisme et la démocratie, elles ont aussi souligné une polarisation accrue de la politique et les défauts constants des institutions. Cela met à jour l’un des paradoxes de la démocratie en Amérique latine : même si les gouvernements minoritaires et exclusifs qui dévaluent et affaiblissent l’état sont désormais inacceptables, la montée du personalismo – la concentration du pouvoir associée à des tactiques politiques réfractaires – entraîne une gouvernance fragmentée et désordonnée.

Pour ce qui est des relations internationales, la région a montré des signes à la fois encourageants et décevants. D’une part, le Brésil a poursuivi son ascension triomphale en tant que puissance émergeante sur la scène internationale. D’autre part, des fractures dans la région même se faisaient le reflet de la détérioration du pouvoir de négociation collectif en cours, malgré la participation de l’Argentine, du Brésil et du Mexique au G20. Dans son ensemble, l’Amérique latine continue de perdre du poids sur la scène internationale, principalement pour son manque d’initiatives communes et cohérentes.

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