La Corée du Nord va-t-elle perdre la Chine?

DENVER - Pour la plupart des pays, l'échec spectaculaire du lancement d'une fusée signifie un retour à la planche à dessin, ou au moins une autocritique visant à déterminer ce qui a échoué. Mais il semble pas que ce soit le cas pour la Corée du Nord, où le fiasco du lancement de leur fusée Unha-3 à longue portée a simplement planté le décor pour nouveau niveau de défi : la détonation d'un nouveau dispositif nucléaire, peut-être plus puissant que dans le passé.

Le monde exige apparemment que les scientifiques nord-coréens, en dépit de leur échec dans la production de nourriture, aient maîtrisé le mode de production d'une arme de destruction massive. Et une telle démonstration pourrait bien être nécessaire pour conférer une légitimité à Kim Jong-un, le chef de troisième génération nouvellement en place, un jeune dictateur dont le seul accomplissement jusqu'ici a été de prouver à la télévision qu'il sait monter à cheval et qu'il semble savoir lire.

Cela semble être une mesure de sympathie en Asie pour les courageux nord-coréens et pour leur défiance systématique envers les États-Unis et le reste de la communauté internationale. Mais cette époque est révolue. Comme le suggère l'adoption unanime d'un rapport du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 16 avril, personne y compris les Chinois, n'essaiera plus de plaider désormais la cause avec davantage de nuances dans les négociations avec le Nord.

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