rees3_GettyImages_infinitysymbolclocks Getty Images

Vaut-il la peine d’être immortel ?

CAMBRIDGE – Les hommes ont longtemps cherché l’élixir de jouvence ; il n’est donc guère surprenant que les dernières recherches sur le vieillissement intéressent même les non-scientifiques. Mais ce que la plupart des gens considèrent comme inhérent à la vie peut-il n’être qu’une « maladie » qu’on pourrait soigner ?

Certes, presque tout le monde accueillerait avec joie une augmentation de sa durée de vie en bonne santé et certains scientifiques étudient des moyens toujours plus extrêmes d’y parvenir. Mais si nous ne pouvons rester en vie qu’au prix de ces moyens extrêmes, beaucoup d’entre nous décideront au contraire de ne pas ressusciter et de n’avoir recours qu’aux soins palliatifs. Nous pouvons aussi trouver du réconfort dans le choix d’une « mort assistée » dès lors que notre qualité et notre pronostic de vie se dégradent au-delà d’un certain seuil. En outre une augmentation importante de l’espérance de vie pourrait avoir sur la société dans son ensemble des conséquences indésirables à long terme.

Une bonne partie des recherches sérieuses sur le vieillissement s’intéressent désormais aux segments d’ADN nommés télomères, qui se raccourcissent à mesure qu’on avance en âge. En faisant varier la longueur des télomères de nématodes, par exemple, des scientifiques sont parvenus à multiplier par dix la durée de vie de ces petits vers, quoique la méthode s’avère moins performante sur des animaux plus complexes. Une diète proche du jeûne semble être la seule manière efficace d’allonger la vie des rats. Mais le rat-taupe nu, pourrait en revanche nous donner quelques leçons biologiques intéressantes, puisqu’il peut vivre plus de trente ans, soit une longévité plusieurs fois supérieure à celle des autres petits mammifères.

https://prosyn.org/fDoAqlbfr