stiglitz287_NIPAH DENNISAFP via Getty Images_covax Nipah Dennis/AFP via Getty Images

Éviter une reprise mondiale en forme de K

NEW YORK – Les États-Unis prévoient de « fêter leur indépendance » par rapport à la COVID-19 d'ici le 4 juillet, date à laquelle les vaccins seront disponibles pour tous les adultes. Mais pour un grand nombre de pays en développement et de marchés émergents, la crise est loin d'être terminée. Comme nous l'établissons dans un rapport de la Commission de transformation économique mondiale de l'Institut pour la nouvelle pensée économique (Institute for New Economic Thinking - INET), parvenir à une reprise mondiale rapide implique que tous les pays soient en mesure de déclarer leur indépendance vis-à-vis du virus.

Parce que le coronavirus mute, il restera un danger par nous tous tant qu'il continuera à prospérer où que ce soit. Il est donc essentiel que les vaccins, les équipements de protection individuelle et les traitements soient distribués partout aussi vite que possible. Dans la mesure où les contraintes actuelles en matière d'offre résultent d'un régime international de propriété intellectuelle mal conçu, elles sont essentiellement artificielles.

Bien que la réforme de la propriété intellectuelle en général soit attendue depuis longtemps, l'un des problèmes les plus urgents à l'heure actuelle est la suspension ou la mise en commun des droits de propriété intellectuelle attachés aux produits nécessaires pour lutter contre la COVID-19. De nombreux pays plaident en faveur de ce type de proposition, mais les lobbies des entreprises des économies avancées résistent et leurs gouvernements sont frappés de myopie. La montée du « nationalisme pandémique » a révélé un certain nombre de lacunes dans les régimes mondiaux de commerce, d'investissement et de propriété intellectuelle (un problème que la Commission INET va aborder dans un prochain rapport).

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