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Les populistes aiment la pandémie

VARSOVIE – Les menaces à la sécurité nationale limitent invariablement les différends politiques. Alors que les gouvernements prennent la direction de la lutte contre la pandémie de Covid-19, l’opposition, dans les pays où les populistes sont au pouvoir, se trouve rapidement marginalisée. En théorie, les autorités de ces pays pourraient invoquer la crise pour décréter l’état d’urgence et museler la démocratie. Même si elles ne vont pas si loin, la nécessité de respecter la distanciation sociale et les mesures de confinement se solde par une nette contraction de la sphère publique.

En l’absence de grands rassemblements et de meetings de campagne, le débat politique s’est entièrement déplacé vers les médias, qui consacrent toute leur attention à la maladie. Les raisons de cette préséance sont pragmatiques – téléspectateurs, lecteurs ou internautes veulent avant tout être informés sur le Covid-19 –, mais aussi éthiques : il est essentiel de fournir une information exacte sur le coronavirus.

L’information en continu sur la pandémie ne laisse néanmoins que peu d’attention disponible pour les partis et les mouvements d’opposition. Ainsi, du jour au lendemain, Joe Biden, le probable candidat du parti démocrate pour affronter le président des États-Unis Donald Trump lors des élections du mois de novembre, a-t-il disparu, ou presque, de l’espace public.

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