cda67f0346f86f900c795f0c_m4688c.jpg Barrie Maguire

Ombres chinoises

NEW YORK – La Chine vit une période intéressante. Un haut responsable du Parti communiste, Bo Xilai, est tombé – accusé de méfaits parmi lesquels plusieurs écoutes téléphoniques de patrons d’autres partis, dont le président Hu Jintao – tandis que son épouse fait l’objet d’une enquête pour son rôle présumé dans le possible meurtre d’un homme d’affaires britannique. Pendant ce temps, un militant des droits de l’homme, aveugle, s’est échappé d’une assignation à résidence illégale, a trouvé refuge à l’ambassade des États-Unis à Beijing, dont il a seulement quitté l’enceinte après avoir appris que les autorités chinoise de sa ville natale menaçaient sa famille. 

Malgré une importante couverture médiatique de ces événements, il est remarquable de noter à quel point nous ne savons que peu de choses. Le corps de l’homme d’affaires britannique aurait été incinéré avant même qu’il ne soit procédé à une autopsie. Aucun des récits épouvantables à l’endroit de l’épouse de Bo n’a été prouvé. Et les motifs de la disgrâce politique de son mari demeurent pour le moins incertains.

En Chine, les choses ont toujours tendance à devenir intéressantes avant le Congrès national populaire, qui voit le sacre des nouveaux cadres du Parti. Dans la plupart des démocraties, le pouvoir passe de mains en mains selon un processus relativement transparent ; il suit les élections nationales. Certes, même les démocraties ouvertes ont leur part de manœuvres opaques et d’ententes secrètes de dessous de table. C’est particulièrement le cas dans les pays est-asiatiques, comme le Japon.

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