L'ONU et la sauvegarde de la planète

Le 1° janvier prochain, Ban Ki-Moon, ancien ministre des Affaires étrangères de Corée du Sud, deviendra secrétaire général de l'ONU, à la suite de Kofi Annan qui achèvera alors son mandat de 10 ans après avoir eu un rôle stimulant dans le monde par sa diplomatie et sa politique de lutte contre la pauvreté et de défense des droits humains. Mais la guerre en Irak a été une source de division et a détourné l'attention et les ressources financières des autres régions en crise et de problèmes graves à long terme, comme la lutte contre les maladies, le changement climatique, l'approvisionnement énergétique et l'accès à l'eau. Les élections qui viennent d'avoir lieu aux USA et la montée en puissance de l'Asie pourraient être l'occasion d'attirer l'attention du monde sur les défis majeurs auxquels notre planète doit faire face.

Le nouveau secrétaire général de l'ONU va hériter non seulement des problèmes qui se posent à long terme comme la pauvreté, la protection de l'environnement, la prolifération nucléaire et la réforme de l'ONU, mais également de toute une série de crises régionales telles que la situation en Irak, en Iran, en Afghanistan, en Palestine, au Liban, en Somalie, au Myanmar, au Soudan ou en Corée du Nord. Les tentatives récentes de pression sur ces pays, que ce soit sous forme de menaces ou de sanctions et parfois de guerre, ont échoué. La plupart de ces pays sont moins stables qu'il y a cinq ans. Une autre approche est manifestement nécessaire.

Les principaux pays asiatiques, dont la Corée du Sud d'où est originaire le nouveau secrétaire général, sont depuis longtemps favorables à une combinaison d'actions diplomatiques et d'incitations économiques pour résoudre des problèmes complexes. Plutôt que de s'appuyer sur des sanctions et des menaces militaires, l'idée est de favoriser la prospérité à long terme de ces régions instables. Cette approche équilibrée a de la valeur, car la plupart des régions en crise ne le sont non pas seulement ou principalement pour des causes politiques, mais en raison de problèmes sous-jacents que constituent la faim, la maladie et la destruction de l'environnement.

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