L’Arabie Saoudite se tourne vers le Pakistan

LONDRES – Ces dernières années, l’Arabie saoudite s’est peu à peu éloignée de ce protecteur que représentait pour elle l’Amérique depuis fort longtemps. Le pays a vécu la contribution américaine au renversement d’Hosni Moubarak en Égypte – ainsi que l’acceptation ultérieure d’un gouvernement régi par les Frères musulmans – comme une véritable trahison. Puis est entré en ligne de compte le refus du président américain Barack Obama de sanctionner le franchissement de la fameuse « ligne rouge » en Syrie, après que le régime du président Bachar el-Assad ait fait usage de gaz toxique sur ses opposants. Mais c’est en soutenant la conclusion du récent accord intérimaire autour du programme nucléaire iranien que l’Amérique a véritablement fait déborder le vase.

Ce désamour croissant de l’Arabie Saoudite à l’encontre des États-Unis revêt une importance certaine, dans la mesure où chaque fois que le Royaume a été confronté à une menace existentielle – considérant d’ailleurs les ambitions régionales de l’Iran comme telle – il a pu solliciter la protection d’une puissance extérieure. S’il ne souhaite plus désormais compter sur l’Amérique, vers qui le Royaume peut-il se tourner pour bénéficier d’une aide militaire suffisamment musclée ?

Il semble que la réponse ne soit autre que le Pakistan, un pays que le reste du monde considère comme proche de la déliquescence.

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