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La « nouvelle » politique étrangère de l’Égypte est-elle vraiment nouvelle ?

LE CAIRE – Dans les mois qui ont suivi la démission du président Hosni Moubarak, ses successeurs ont manifesté le désir de donner une nouvelle inflexion à la politique étrangère égyptienne en tendant la main vers d’anciens ennemis. Le gouvernement égyptien a accueilli des diplomates iraniens et fait part de son soutien au groupe palestinien Hamas. Ces ouvertures ont été interprétées par certains analystes comme une expression de la volonté de l’Égypte à mener une diplomatie qui ne soit pas inféodée aux intérêts américains.

Mais Moubarak n’a jamais vraiment correspondu à l’image de laquais des Etats-Unis qu’ont voulu en donner ses détracteurs. En fait, son désir de plaire aux bienfaiteurs saoudiens, et pas aux Américains, était au centre de son action diplomatique. Bien qu’il ait parfois soutenu les orientations politiques américaines, Moubarak a souvent résisté aux demandes des Etats-Unis quand leurs positions n’étaient pas alignées sur les siennes.

Depuis la fin de la guerre du Kippour en octobre 1972, la paix israélo-arabe a été la pierre angulaire de la politique américaine au Proche-Orient. Les Etats-Unis a souvent demandé à l’Égypte, le plus important et le plus influent pays arabe, de jouer un rôle de premier plan pour promouvoir cet objectif. Et quand cela l’arrangeait, Moubarak a joué ce rôle. Lorsque l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat a humilié Moubarak devant le secrétaire d’État américain et les médias internationaux en refusant de signer une annexe à l’accord de paix israélo-palestinien conclu au Caire, Moubarak lui a crié « Signe la, espèce de chien, fils de chien ! ».

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