An Indian woman talks on her mobile phone at a vegetable market Noah Seelam/Getty Images

L’intérêt de mesurer l’inclusion financière

NEW YORK – La science économique moderne comprend bien l'interaction entre l'offre et la demande de biens et services, grâce aux travaux pionniers des regrettés Kenneth Arrow et Gérard Debreu. En revanche, les liens entre le domaine des biens et services et celui de la monnaie et de la finance sont si complexes mathématiquement que, en dépit de tentatives répétées, notre compréhension de cet aspect demeure rudimentaire. Par conséquent, la plupart des décisions politiques dans les domaines monétaires et financiers sont basées sur des régularités observées dans les données.

Voilà pourquoi le rapport Global Findex publié tous les trois ans par la Banque mondiale est si important. Sur la base d'une enquête auprès de plus de 150.000 personnes représentatives, le rapport fournit une vue à vol d'oiseau des motifs et des régularités dans les données relatives à la finance et à l'inclusion financière – tels que le comportement d'épargne, l'utilisation de l'argent mobile et les modes préférés pour envoyer et recevoir des envois de fonds privés à l’étranger – dans 140 économies. Les observations recueillies à partir de ces données fournissent une aide d'une importance vitale dans l'élaboration de politiques efficaces.

Le dernier rapport Global Findex nous informe que 515 millions de personnes ont ouvert un « compte bancaire » dans une institution financière traditionnelle ou par l'intermédiaire d'un fournisseur d'argent mobile entre 2014 et 2017. En conséquence, 69% des adultes dans le monde disposent maintenant de comptes bancaires, en augmentation par rapport à 62 % en 2014 et 51% en 2011. Cette hausse de l'inclusion financière est une bonne nouvelle, notamment parce que, en cas de choc de revenu négatif, la consommation d'un ménage tombera beaucoup moins si elle est liée au secteur financier formel.

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