L'ADN de la politique étrangère allemande

BERLIN – La dure réalité de l'année dernière a été un défi sans précédent pour l'Allemagne et pour sa politique étrangère. La crise ukrainienne a échappé à tout contrôle - l'annexion de la Crimée par la Russie suivie par l'escalade militaire dans l'est du Donbass remettant en question l'ordre européen de l'après-guerre. Et bien que les accords de Minsk signés ce mois-ci soient l'occasion d'entrer dans un processus politique, d'autres crises (par exemple celle de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest et les avancées de l'Etat islamique) ont constitué de nouveaux défis urgents.

Que l'Allemagne doive ou pas assumer une plus grande responsabilité dans la recherche d'une solution à ces crises est une question très débattue - à la fois dans le pays et à l'extérieur. Tout au long de l'année dernière, le site Review 2014, des experts, des responsables et le grand public ont discuté des défis, des priorités et des instruments de la politique étrangère de l'Allemagne et ont essayé de définir son rôle dans le monde. Il en est sorti des résultats concrets. Dans certains domaines nous avons réussi, dans d'autres nous pouvons et voulons faire mieux.

On apprécie l'Allemagne pour son implication en faveur de la résolution pacifique des conflits, pour son Etat de droit et son modèle économique durable. Les débats organisés par Review montrent que nos partenaires attendent de la politique étrangère allemande qu'elle soit plus active et plus énergique dans l'avenir. Les attentes sont fortes - peut-être même trop par moment. Le peuple allemand doit donc répondre à des questions difficiles : Où est son intérêt ? Jusqu'où s'étend sa responsabilité ? Autrement dit, quel est l'ADN de la politique étrangère allemande ?

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