Shanghai skyline at night

La Chine face à un défi financier et économique

LONDRES La déclaration de politique monétaire de la Banque populaire de Chine (BPC) de novembre comporte une affirmation qui retient l'attention : "Si l'élan endogène est inadéquat et les retours sur investissements faibles, la croissance doit s'appuyer en grande partie sur l'endettement". Ces mots soulignent le double défi – celui de l'économie réelle et celui du système financier – auquel l'économie chinoise est confrontée.

En ce qui concerne l'économie réelle, la Chine doit abandonner un modèle de croissance basé sur l'investissement, sans caractère durable. Même avant la crise, le taux d'investissement de la Chine était extraordinairement élevé - en 2008 il représentait 41% de son PIB. En 2010-2011 il a grimpé jusqu'à 47%, lorsque les autorités ont encouragé un boom dans l'immobilier et dans la construction d'infrastructures pour faire face à la menace que faisaient peser les efforts de désendettement des pays avancés sur ses exportations et sur l'emploi.

Cette politique a réussi, le nombre d'emplois dans la construction passant de 28 millions en 2007 à 45 millions en 2013 ; mais il s'en est suivi énormément d'investissements en pure perte. Dans les villes de seconde et troisième catégorie quantité d'immeubles restent inoccupés et l'industrie lourde (par exemple le secteur de la métallurgie ou du ciment) souffre d'une surcapacité chronique. Entre 2007 et 2013, le taux marginal de retour sur investissement a chuté de 50% à 17,5%.

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