nye257_MARK SCHIEFELBEINPOOLAFP via Getty Images_blinkenxi Mark Schiefelbein/Pool/AFP via Getty Images

La coopération entre les États-Unis et la Chine demeure possible

CAMBRIDGE (MASS.) –  Lorsque, voici peu, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est rendu à Pékin, dans l’intention de stabiliser les relations avec la Chine, les questions dont il a discuté avec le président chinois, Xi Jinping, étaient, pour nombre d’entre elles, des questions qui fâchent. Ainsi Blinken a-t-il mis en garde la Chine sur les livraisons de matériel à la Russie dans la guerre menée par celle-ci contre l’Ukraine et a-t-il désapprouvé les revendications territoriales chinoises en mer de Chine méridionale ainsi que le harcèlement auquel Pékin soumet les Philippines, un allié des États-Unis. D’autres différends concernaient les interprétations données par l’Amérique à la politique d’« une seule Chine » envers Taïwan ainsi que le contrôle des exportations de technologies vers la Chine.

À peu près au même moment, je séjournais à Pékin, en tant que président du « second dialogue » (track two dialogue) sino-américain, dans le cadre duquel des citoyens des deux pays, en accord avec leur gouvernement respectif, peuvent échanger et parler en leur propre nom. Comme ces discussions ne sont pas officielles et que les propos qui s’y tiennent n’engagent pas, elles sont parfois plus libres et plus franches. Ce fut certainement le cas cette fois, quand une délégation de l’Aspen Strategy Group a rencontré un panel réuni par l’influente École centrale du parti à Pékin – la sixième rencontre de ce type entre les deux institutions en dix ans.

Sans surprise, les Américains ont appuyé le message de Blinken sur les questions litigieuses, et les Chinois ont réitéré les affirmations de leur gouvernement. Comme l’a souligné un général chinois aujourd’hui en retraite : « Taïwan est pour nous le fondement des questions fondamentales. »

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