bakker5_Artur WidakNurPhoto via Getty Images_european parliament Artur Widak/NurPhoto via Getty Images

Plaidoirie pour un fonds européen des biens publics

AMSTERDAM – Après des semaines de négociations intenses, l'Union européenne a accepté de réviser ses règles budgétaires. Le nouveau règlement remplacera le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) – suspendu depuis le début de la pandémie de COVID-19 – et modernisera le cadre budgétaire vieux de 25 ans du bloc.

Alors que le PSC comportait un modèle unique qui finissait par nuire à sa crédibilité, les règles budgétaires actualisées permettent une approche différenciée. L'objectif est de maintenir les limites actuelles en matière de déficit et de dette publique tout en encourageant les États membres à investir dans les technologies vertes et numériques. Les États membres se verront accorder des périodes d'ajustement prolongées allant jusqu'à sept ans pour ramener leur dette à un niveau viable, à condition qu'ils s'engagent à entreprendre des réformes et des investissements qui soutiennent cette double transition (verte/numérique).

Mais si les efforts de l'UE pour trouver un équilibre entre discipline budgétaire et incitations à la croissance sont louables, les budgets nationaux ne suffiront pas à financer la double transition ambitieuse de l'UE. La Commission européenne estime que des investissements annuels de ce type de près de 650 milliards d'euros (700 milliards de dollars) sont nécessaires pour atteindre les objectifs de 2030 consistant à produire au moins 42 % de l'énergie du bloc à partir de sources renouvelables et à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 %.

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