3377590346f86f100f25da01_ve923c.jpg Chris Van Es

Une stratégie de sécurité pour le 21ème siècle

MADRID – « À maintes reprises dans l’histoire de notre Nation, les Américains se sont levés pour aller à la rencontre – et donner forme – à des moments de transition. Cela semble une fois encore être le cas. » C’est en ces termes que débute la Stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis d’Amérique présentée le 27 mai dernier devant le Congrès. Comme pour les politiques adoptées par l’administration Obama depuis 16 mois – dialogue, engagement international, non-prolifération nucléaire et désarmement – la force de ce document tient à l’angle qu’il propose. La Stratégie de Sécurité s’écarte de celle de son prédécesseur et offre une conception élargie de ce que représente la sécurité nationale pour le président Barack Obama

Devant les défis majeurs de notre époque, Obama se positionne avec une doctrine étendue. En effet, la Stratégie de Sécurité est presque une Stratégie « Nationale ». Sa pensée va au-delà du paradigme dominant, unilatéral de son prédécesseur pour intégrer une défense de la loi internationale. C’est d’autant plus remarquable qu’aucun des grands traités pour la création d’une cour pénale internationale et d’un tribunal permanent pour les crimes de guerre n’ont été signé par les Etats-Unis au cours de la présidence de George W. Bush.

L’approche sécuritaire d’Obama est aussi plus large avec la proposition des « trois D » - Défense, Diplomatie et Développement – formant un tout indivisible. La dimension militaire des interventions à l’étranger perd son rôle privilégié au profit de la prévention des conflits et des missions de paix et de stabilisation.

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