Joseph E. Stiglitz, a Nobel laureate in economics and University Professor at Columbia University, is a former chief economist of the World Bank (1997-2000), chair of the US President’s Council of Economic Advisers, and co-chair of the High-Level Commission on Carbon Prices. He is Co-Chair of the Independent Commission for the Reform of International Corporate Taxation and was lead author of the 1995 IPCC Climate Assessment.
NEW YORK – L’économie a été qualifiée un jour de science lugubre, un qualificatif auquel l’année 2023 donnera certainement raison. Nous voici en effet à la merci de deux cataclysmes qui échappent purement et simplement à notre contrôle. Premièrement, la pandémie de COVID-19 continue de nous menacer au travers de ses variants nouveaux, plus mortels, plus contagieux ou plus résistants aux vaccins. La pandémie a été particulièrement mal gérée par la Chine, principalement parce que le pays a échoué à vacciner ses citoyens au moyen de vaccins à ARNm (de fabrication occidentale) plus efficaces.
Le deuxième cataclysme réside dans la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine. Ce conflit ne laisse entrevoir aucun dénouement, et présente un risque d’escalade voire d’effets d’entraînement encore plus conséquents. Dans tous les cas, il faut s’attendre à davantage de perturbations dans les prix de l’énergie et des produits alimentaires. Et comme si ces problèmes n’étaient pas suffisamment sérieux, tout porte à craindre que la réponse des dirigeants politiques transformera un contexte grave en une situation encore plus catastrophique.
Risque de première importance, il est possible que la Réserve fédérale américaine pousse trop loin et trop rapidement la hausse des taux d’intérêt. L’inflation actuelle est principalement la conséquence de pénuries d’offre d’ores et déjà en cours de résolution pour certaines. Élever encore davantage les taux d’intérêt pourrait par conséquent se révéler contreproductif. Cette démarche ne produira pas davantage de denrées alimentaires, ni de pétrole, ni de gaz, mais rendra plus difficile la mobilisation d’investissements susceptibles de contribuer précisément à l’atténuation des pénuries d’offre.
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