rudd6_Lintao Zhang_Getty Images Lintao Zhang/Getty Images

Xi Jinping et la gouvernance mondiale

NEW-YORK – On est saisi par le contraste qui va en s'accentuant entre le désarroi qui se manifeste au grand jour en Occident (on l'a vu lors du tout récent sommet de l'OTAN et le mois dernier lors du sommet du G7) et la confiance affichée par la Chine sur la scène internationale. En juin, le parti communiste a tenu sa Conférence centrale sur les Affaires étrangères, la deuxième depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012. C'est un événement exceptionnel, car très révélateur de l'état de la Chine et de la manière dont elle voit sa place dans le monde.

La dernière conférence de ce type, en 2014, a signé l'enterrement du précepte de Deng Xiaoping,   "Cachez votre force, attendez votre heure, ne vous mettez jamais en avant", et amorcé une ère de volontarisme en politique étrangère. Ce virage traduisait en partie la centralisation du pouvoir entre les mains de Xi. Il reflétait aussi le point de vue des dirigeants chinois qui estiment que la puissance des USA est en déclin relatif et que l'empire du Milieu est devenu un acteur incontournable de l'économie mondiale.

Depuis 2014, la Chine a étendu et consolidé sa position sur l'échiquier militaire en mer de Chine méridionale. Elle construit une nouvelle route de la soie qui mobilise des milliers de milliards de dollars, des investissements considérables dans les infrastructures et des projets géopolitiques et économiques de grande ampleur qui impliquent 73 pays à travers le monde. Elle a aussi entraîné une grande partie du monde développé à participer à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, la première grande banque multilatérale de développement hors du cadre des Accords de Bretton Woods. 

https://prosyn.org/CPvzrQVfr