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La fête va-t-elle durer au Brésil ?

WASHINGTON –C’est une époque formidable pour le Brésil. Le pays est clairement devenu leader de l’Amérique Latine et un acteur global clé. Son économie a été l’une des premières à se relancer avec force à la suite de la récente crise financière, et maintient depuis une croissance impressionnante. La pauvreté est en très forte baisse et les inégalités de revenus réduites avec le développement de la classe moyenne. Et, grâce à la découverte d’importantes réserves de pétrole offshore, le Brésil est non seulement devenu indépendant en matière énergétique, mais devrait aussi devenir l’un des principaux exportateurs de pétrole.

Malgré toutes ces bonnes nouvelles, les Brésiliens devraient pourtant être inquiets parce que la fête ne durera que si le Brésil s’attèle à nombre de défis économiques croissants. Certains sont des questions de court terme ; la plupart, à plus moyen terme.

À court terme, il est essentiel d’empêcher une surchauffe de l’économie : la croissance annuelle réelle du PIB a dépassé 10% en 2010, conséquence de politiques budgétaires et monétaires expansionnistes et de conditions commerciales favorables. Il faut faire en sorte que la demande intérieure décélère à un rythme plus soutenable pour modérer la pression haussière sur les prix qui menace la crédibilité du cadre de la politique monétaire de ciblage de l’inflation – en avril en effet, le taux d’inflation des prix à la consommation sur 12 mois a dépassé le plafond de tolérance donné par la banque centrale. De même, le Brésil doit calmer son marché du travail surchauffé et freiner la détérioration de sa balance extérieure (qui a basculé d’un petit surplus à un déficit de plus de 2% du PIB depuis trois ans malgré des gains importants en matière de conditions de vente.)

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