6dedfc0346f86f8c0803ec02_pa3751c.jpg Paul Lachine

Où va la révolution égyptienne ?

WASHINGTON – La révolution égyptienne a renversé un dictateur en février, mais l’avenir du pays en tant de démocratie stable et efficiente reste incertain. L’Occident est, bien sûr, limité dans sa capacité à façonner ce processus de transition. Néanmoins, le potentiel pour une influence constructive reste considérable, et il devrait rester à l’écoute de ceux qui, en Egypte, soutiennent des idées libérales, des institutions démocratiques, et une ample distribution des bénéfices du développement économique.

Les prochaines élections parlementaires ne seront que la première étape d’un long combat pour définir la nouvelle Egypte, un combat qui pourrait même durer des années. L’Egypte va-t-elle graviter en direction d’une théocratie islamique ou adoptera-t-elle un gouvernement laïc qui respecte les droits des minorités ? Quelle politique économique – étatique, libérale, ou une combinaison des deux – sera mieux à même d’assurer la justice sociale et une large redistribution de la prospérité ? Est-il possible d’établir un contrôle civil de l’armée ? La structure de sécurité régionale formée autour des Etats-Unis, de l’Egypte et d’Israël survivra-t-elle ?

Les élections de novembre ne résoudront pas ces questions fondamentales et celle de la mise en place d’un cadre constitutionnel en état de fonctionner reste incertaine. Un système parlementaire de gouvernement émergera probablement, avec un Premier ministre et un cabinet, et la présidence sera fort probablement politiquement occultée, particulièrement si l’élection présidentielle est retardée. La principale inconnue reste la composition de la coalition au pouvoir.  

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