mueller41_ALBERTO PIZZOLIAFP via Getty Images_meloni ALBERTO PIZZOLI/AFP via Getty Images

Le fascisme et l'extrême-droite

PRINCETON – Presque exactement 100 ans après la marche sur Rome du dirigeant fasciste Benito Mussolini et son accession à la tête de l'Etat italien, une femme politique membre d'un parti lié aux premiers fascistes, Giorgia Meloni, a été nommée Première ministre de l'Italie. Assiste-t-on au retour d'un fascisme à faible bruit – un phénomène politique qui a touché bien d'autres pays que l'Italie depuis 1922 ?

S'il n'y a rien de mal à poser cette question, à accuser trop facilement les dirigeants d'extrême-droite de fascisme pourrait les aider à proclamer que leurs adversaires représentent eux aussi un danger pour la démocratie, puisque ils exagèrent systématiquement. Comme on pouvait s'y attendre, Meloni a tout fait pour se distancier du fascisme lors de son premier discours devant le Parlement.

Ceci dit, si l'on considère le du fascisme aujourd'hui, il faut se souvenir qu'il est passé par plusieurs phases. S'il n'y a pas de régime fasciste aujourd'hui en Europe ou en Amérique, certains partis – dont des partis au pouvoir – pourraient incontestablement évoluer vers le fascisme.

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