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Lorsque l'argent a bien une odeur

NEW YORK – Ces dernières années, la Vrije Universiteit (Université libre d’Amsterdam) a mené des recherches sur les droits de l’homme en Chine. Dans le cadre de ces travaux conduits par le Cross Cultural Human Rights Center de l’université, les chercheurs se sont rendus dans la province du Xinjiang, connue pour être le lieu d’incarcération de masse par les autorités chinoises de plus d’un million de Ouïghours et membres d’autres minorités principalement musulmanes. Le CCHRC a publié dans une newsletter les résultats de ses investigations, permises par les financements de la Southwest University of Political Science and Law de Chongqing.

Il est assez étrange, quoique peu surprenant, d’apprendre que l’un des chercheurs hollandais, Peter Peverelli, n’a rien observé de problématique dans le Xinjiang. La région est « tout simplement charmante », affirme-t-il, caractérisée par « une population chaleureuse, une nature époustouflante, et une excellente gastronomie. Aucun travail forcé, pas de génocide, ni quoi que ce soit véhiculé par les mensonges que fabriquent les médias occidentaux ».

La Vrije Universiteit a dû comprendre que quelque chose ne tournait pas rond, puisqu’elle déclare qu’elle n’acceptera dorénavant plus aucun financement chinois en faveur du centre, et qu’elle restituera les fonds perçus l’an dernier. Le site Web du CCHRC a été retiré d’Internet, n’affichant plus désormais qu’une déclaration succincte selon laquelle « les droits de l’homme constituent avant tout un domaine dans lequel l’inclusion et la diversité revêtent de l’importance ».

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