roach145_Lintao ZhangGetty Images_xi jinping standing committee Lintao Zhang/Getty Images

La Chine de Xi disposée au conflit

NEW HAVEN – Le 20e Congrès du Parti communiste chinois vient de s’achever. En dépit des fanfares et du matraquage médiatique, ce fut un événement vide, qui n’a rien révélé que nous ne savions déjà sur la Chine – une autocratie qui ne démord pas de ses ambitions grandioses et de ses emphases idéologiques, mais qui se révèle terriblement mal préparée au futur incertain qui l’attend, empreint de risques en grande partie générés par le régime lui-même. C’est une évidence lorsque les résultats du Congrès sont examinés sous trois angles : leadership, stratégie et conflit.

Le dévoilement des dirigeants à l’issue de ce que l’on appelle le premier plénum – rassemblement formel du Comité central nouvellement « élu », composé de 205 membres, qui suit immédiatement la conclusion du Congrès national – se révèle parfaitement en phase avec la consolidation du pouvoir que l’on observe depuis la première nomination de Xi Jinping aux fonctions de secrétaire général, il y a dix ans. La confirmation du troisième mandat de cinq ans de Xi à la tête du Parti communiste chinois (PCC) n’a jamais fait aucun doute, tout comme celle des loyalistes choisis par lui-même à ses côtés au sommet du régime, au sein du Comité permanent du bureau politique, composé de sept membres.

Un certain degré de compétition aura évidemment lieu pour l’obtention de postes tels que celui de Premier ministre, ou pour la présidence des deux organes législatifs – l’Assemblée nationale populaire et la Conférence consultative politique du peuple chinois. Les résultats importeront peu néanmoins. Dans la Chine de Xi, ces postes, autrefois au cœur du modèle de leadership par consensus intelligemment mis en place par Deng Xiaoping après la mort de Mao Zedong, ont été marginalisés.

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