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L’absurdité de l’allocation britannique

LONDRES – « La grandeur d’une nation se mesure à la manière dont elle traite ses membres les plus vulnérables » est une formule que Gandhi n’a en réalité jamais prononcée. Une formule qui n’en demeure pas moins pleine de bon sens. Et sur ce point, la Grande-Bretagne enregistre malheureusement de piètres résultats.

D’après la Fondation Joseph Rowntree, 14,5 millions de Britanniques, soit 22 % d’une population de 65 millions de personnes en Grande-Bretagne, vivent en dessous du seuil de pauvreté (défini comme un niveau de vie inférieur à 60 % du revenu médian). Sur une population de 42 millions de personnes en âge de travailler, environ 5 à 6 millions, soit près de 12 %, sont sans emploi ou sous-employés (travaillant moins qu’ils le souhaiteraient). Environ huit millions de citoyens en âge de travailler, soit 20 % du total, sont admissibles à ce que les Britanniques appellent « benefit », un système dans le cadre duquel leurs revenus sont en tout ou partie versés par l’État.

Ces chiffrent demeurent approximatifs, et certains détails restent débattus. Pour autant, même en laissant de côté le COVID-19, le tableau global est celui d’un système capitaliste britannique qui échoue à apporter un revenu de subsistance à environ un cinquième de sa population en âge de travailler.

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