liam fox brexit export Leon Neal/Getty Images

La stratégie commerciale perdante de la Grande-Bretagne

LONDRES – Le gouvernement britannique a désormais lancé le plan qui doit faire du Royaume-Uni une « superpuissance exportatrice ». Objectif ambitieux, sinon totalement fantaisiste.

Étant donné l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, rien n’est plus urgent, pour les pays du monde entier, que de renforcer les relations commerciales établies et de préserver les chaînes d’approvisionnement existantes. Le Royaume-Uni, qui entre désormais dans la phase finale des négociations de son retrait de l’Union européenne – une initiative qui bouleversera ses relations avec son tout premier partenaire commercial – fait manifestement exception à la règle. Non seulement le pays deviendra bientôt un exportateur de moindre importance, mais une puissance qui comptera moins.

Plusieurs points sont en effet incontournables pour qui prétend au statut de superpuissance exportatrice. Le premier est de s’accorder sur des procédures commerciales claires et pérennes avec les autres pays, de sorte que les entreprises puissent produire ensemble, de part et d’autre des frontières, des biens et des services. C’est ce que fait la Chine avec ses extraordinaires investissements d’infrastructures et les nouveaux liens transfrontaliers qu’elle établit en Eurasie et au-delà. C’est ce que firent les pays européens en créant, après de nombreuses décennies d’efforts, un marché unique en expansion.

https://prosyn.org/WmIc3urfr