uber ride Alexander Torrenegra/Wikimedia Commons

Uber est-elle une menace pour la démocratie ?

AIX-EN-PROVENCE – Chaque année au mois de juillet, les économistes, chefs d’entreprise, ONG et dirigeants politiques du monde entier se réunissent à Aix-en-Provence à l’occasion du forum des Rencontres Économiques, organisé sur trois journées par le Cercle des Économistes. Le forum de cette année s’est intéressé à la nature changeante du travail. À l’heure d’un débat houleux en France autour du service innovant de partage automobile Uber, le timing de cette rencontre apparaît idéal.

Le thème de cette édition a très certainement été choisi en réponse à la crainte de voir les avancées technologiques entraîner un chômage de masse, à mesure que des machines de plus en plus sophistiquées risquent de remplacer l’être humain dans l’accomplissement d’un nombre croissant de tâches. Historiquement, comme le souligne Andrew McAfee du MIT, les révolutions technologiques ont toujours « conduit en fin de compte à faire apparaître davantage d’emplois, même s’il doit s’agir d’emplois nouveaux » ; or, étant donné l’intelligence croissante des machines, « les choses pourraient bien changer désormais ».

Face à cette éventualité, McAfee envisage qu’il nous soit nécessaire de reconcevoir nos sociétés, de sorte qu’à mesure d’une productivité croissante des machines intelligentes, la baisse de demande en travaux humains produise des conséquences bénéfiques en termes de bien être, de type revenus plus élevés (et plus équitablement répartis) et accroissement du temps de loisirs. Et il n’est pas le seul à l’envisager : John Maynard Keynes prévoyait déjà cette possibilité il y a 85 ans.

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