dimitrijevic2_YANN SCHREIBERAFP via Getty Images_ecb covid YANN SCHREIBER/AFP via Getty Images

Pourquoi la crise est cette fois réellement différente pour l’Europe

NEW YORK – Du point de vue du risque de crédit souverain en Europe, la pandémie de COVID-19 diffère des autres crises récentes. Premièrement, l’actuelle crise économique résulte d’une récession liée aux confinements destinés à lutter contre la propagation du virus, plutôt que d’une contagion sur les marchés d’actifs, qui aurait été causée par une défaillance du système financier. Deuxièmement, la réponse politique européenne s’est révélée beaucoup plus forte qu’auparavant. Une fois la pandémie terminée, la trajectoire des notations souveraines européennes dépendra de la capacité des gouvernements à produire suffisamment de croissance économique pour rétablir les équilibres budgétaires.

Les notations souveraines que nous formulons depuis mars 2020 prennent en considération la nature du choc qui a provoqué cette crise de santé publique – une crise massive mais exogène et temporaire – ainsi que l’efficacité de la réponse des États face à cette situation. Pour l’heure, la flexibilité monétaire et extérieure, ainsi que la résilience économique, constituent de meilleurs indicateurs de la solvabilité souveraine que le ratio dette/PIB d’un pays.

À l’échelle mondiale, nous avons réévalué à la baisse environ un quart des notations souveraines que nous formulons actuellement. La plupart de ces cas concernent des emprunteurs émergents ou emprunteurs de marchés naissants à faible notation, qui présentaient des vulnérabilités préexistantes ainsi qu’une moindre résilience et flexibilité financière face au COVID-19 et ses conséquences économiques. Sept défauts sont à souligner, tous concernant des entités souveraines qui figuraient au bas de notre échelle de notation (« B » ou inférieure) avant la pandémie.

https://prosyn.org/dTYHw4Vfr