Angela Merkel Donald Trump NurPhoto/Getty Images

L'art européen de la négociation

PRINCETON – Près de dix ans ont passé depuis la crise financière de 2008 et la politique de confrontation qui lui a fait suite demeure omniprésente en Occident. Mais malgré les similitudes entre les États-Unis et l'Union européenne, les différences dans leur manière d'aborder les problèmes sociaux, économiques et budgétaires ont récemment été révélées au grand jour.

Depuis la victoire surprise du Président Donald Trump aux élections, les États-Unis semblent rivaliser avec l'UE sur la question de savoir de quel côté se situe la politique la plus controversée et la plus dysfonctionnelle. Dans les deux cas, de nombreux acteurs potentiels peuvent corrompre le processus politique. Trump en fait l'apprentissage dans ses confrontations avec le Congrès, avec les tribunaux et avec les gouvernements fédéraux. En Europe, les forces politiques intérieures s'opposent régulièrement aux cours constitutionnelles et aux instances supranationales. Et chaque fois qu'une élection nationale (voire même régionale), a lieu dans l'un des 28 (bientôt 27) États membres, les Européens sont alors paralysés par la peur d'un résultat perturbateur.

Pour répondre à cet état de fait, le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a récemment publié un livre blanc exposant cinq voies à suivre possibles : de la simple inaction, à la poursuite de réformes systématiques en vue d'achever l'intégration européenne une fois pour toutes. Les États-Unis sont également confrontés à un défi de désunion politique, voire de désintégration.

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