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Le possible recours de Trump au chantage

ATLANTA – Donald Trump et ses affidés du Parti républicain ont présenté un véritable méli-mélo d’explications évasives, de dérobades, d’accusations et de mensonges concernant les documents classifiés – dont des dossiers top secret – récupérés début août par des agents fédéraux du FBI dans le sous-sol de la résidence de Trump à Mar-a-Lago en Floride. Mais en fin de compte, si Trump devait faire l’objet de poursuites pénales, sa meilleure défense serait le chantage.

Personnellement autorisée par le procureur général des États-Unis Merrick Garland, cette perquisition sans précédent du domicile d’un ancien président américain était fondée sur un mandat validé par un juge fédéral, citant de possibles violations de la loi sur l’espionnage (Espionage Act) et d’autres lois. Pendant des mois, le Département de la Justice américain a tenté de coopérer avec l’équipe de Trump pour récupérer tous les documents illégalement emportés par l’ancien locataire de la Maison Blanche, mais il s’est heurté à un mur de mensonges. L’ample justification juridique du mandat laisse à penser que Trump risque d’être mis en examen pour mise en danger de la sécurité nationale. Ce nouveau front judiciaire s’ajouterait à la liste déjà longue des potentielles actions civiles et pénales découlant de diverses enquêtes fédérales, étatiques et locales en cours.

Compte tenu de la profonde ignorance de Trump en matière de politique étrangère et du traitement méprisant qu'il a réservé aux agences de sécurité nationale pendant son mandat, sa tentative de soustraire certains de leurs documents les plus sensibles soulève des questions évidentes quant à ses intentions, qui devront être étudiées par les services du contre-espionnage. Elle confirme en tous cas que Trump n’a que dédain pour l’intégrité de ces agences et pour les lois et règlements qui les gouvernent. Elle constitue également un rappel de la menace directe que poserait Trump pour la sécurité nationale s’il devait être réélu à la présidence en 2024.

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