The White House CIA director Mike Pompeo shakes hands with North Korean leader Kim Jong Un The White House via Getty Images

Une action de la Corée du Nord contre des promesses américaines ?

DENVER – Il y a quelques jours à peine, la tenue du sommet prévu à Singapour entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un semblait fortement compromise. Les pourparlers sont toujours en cours, mais les Coréens du Nord ont émis des réserves à la suite de déclarations de l’administration Trump laissant entendre que la Corée du Nord devait procéder à une dénucléarisation complète en échange de simples promesses de réduction des sanctions.

Les Nord-Coréens sont également préoccupés par les commentaires du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, un ancien ennemi juré des Nord-Coréens qui, jamais à court de termes injurieux, l’ont qualifié « d’ordure humaine ». Ces derniers temps, Bolton a indiqué que les discussions avec la Corée du Nord pourraient s’inspirer du « modèle libyen » - un raccourci facile pour décrire un pays qui a renoncé à son programme nucléaire sans rien obtenir en retour.

Mais contrairement à l’exemple caricatural de Bolton, l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a discrètement négocié pendant des années avec l’Union européenne et les États-Unis avant de renoncer à tous les programmes d’armement de destruction massive en 2003, en échange d’engagements de sécurité et d’assistance. Le problème plus général des commentaires de Bolton est que le « modèle libyen » peut également être interprété, par le reste du monde, comme une référence aux raids aériens de l’OTAN de 2011 qui ont permis aux rebelles libyens de renverser le régime Kadhafi. L’intervention de l’OTAN s’est terminée par la diffusion d’images montrant le corps de Kadhafi traîné dans les rues de Syrte, visionnées par le reste du monde, et les Nord-Coréens en particulier.

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